Yet another example of the powerlessness of liberal democratic ideology: - the ritual invocation of a talisman, of an idol that is being  demolished by the Right precisely for the reason that the tenets and totems of the Left (open immigration, free sexuality, cultural and social anarchy,  deviant and degenerate customs and art) lead implacably and invariably to the disintegration and dissolution of civil society and therefore can no longer represent the material and social interests of the vast majority of Western citizenries!

Once again, the problem, the enigma of "liberal democracy" is that it is presented as a solution, as an end in itself, when in reality it is only an ideology (parliamentary representation, civil and human rights, state of law, private property) that is now power-less, incapable of dealing with the real social relations (rapporti di forza) embedded in and embodied by industrial capitalism in its global stage which are leading ineluctably to the dissolution of civil society. As pure ideology without real political and social substratum, liberal democracy is reduced to helpless incantation, to a vapid excuse for the lack of real reforms in societies assailed by problems and ills that require the supersession of liberal democratic ideology and its "ideals". Hence, liberal democracy is reduced to the ghasty status of the apology for the disease; but the disease persists precisely because (!) liberal democracy is merely purely and solely a powerless inert apo-logon, literally a speech after the fact - "useless like cops at the scene of the crime"!!

« Le processus de désintégration de la démocratie libérale en Italie ressemble à une guerre d’usure »

« C’est ainsi que le monde se termine, a averti le poète, non pas dans un fracas, mais dans un gémissement. » C’est une tout autre apocalypse que T. S. Eliot avait à l’esprit, et pourtant sa prophétie reste valable, à mon avis, pour le monde de la démocratie libérale. En Italie, en tout cas, c’est ainsi que les choses se passent, et il est plausible de supposer qu’il en sera de même en France si la droite souverainiste triomphe aux prochaines élections.

Le processus de désintégration de la démocratie libérale qui se déroule dans mon pays depuis près de deux ans ressemble plus à une guerre d’usure qu’à un assaut frontal. Les piliers culturels et institutionnels de l’édifice démocratique sont soumis à une pression érosive qui n’est pas toujours visible, mais qui est constante, méthodique, quotidienne.

Elle a commencé par une vaste offensive polémique contre la superstructure culturelle : agressions verbales constantes contre la dissidence intellectuelle qui s’oppose au pouvoir politique (attaques personnelles dénigrantes, censure, procès intimidants), contre les organes et les fonctions de contrôle (Cour des comptes, magistrature en général, médias), offensives idéologiques très agressives contre les valeurs fondatrices de la coexistence démocratique issues de luttes séculaires (pensons à l’hostilité envers le droit à l’interruption de grossesse ou envers les droits des personnes non hétérosexuelles).

Désintégration des libertés démocratiques

Tout cela se résume en Italie par le refus obstiné des postfascistes de reconnaître l’antifascisme comme fondement de la démocratie et de l’institution, ce qui concourt à faire de l’Italie un pays où, si vous avez l’intention de critiquer le gouvernement ou d’exercer votre devoir d’examen critique de son travail, vous devez être prêt à en payer le prix.

Cette désintégration « environnementale » des libertés démocratiques est suivie d’une désintégration visant les structures institutionnelles mêmes de la démocratie italienne. En effet, un triptyque de réformes proposées par le gouvernement d’extrême droite vise à anéantir le pouvoir judiciaire (fortement souhaité par les héritiers de Silvio Berlusconi), à rompre le pacte de solidarité nationale entre le Nord et le Sud par l’introduction d’une soi-disant « autonomie différenciée » (fortement souhaitée par la Ligue de Matteo Salvini) et, surtout, à introduire un modèle pour la fonction de premier ministre qui aurait pour effet d’éliminer la fonction de garantie et de contrôle du président de la République et de rabaisser le Parlement à un rôle marginal.

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Tout cela se produit sans intention déclarée de supprimer la démocratie, mais en évoluant dans les règles du jeu démocratique tout en les prenant à revers, en les enfreignant quotidiennement, ce qui ne supprime pas la démocratie en tant que telle, mais détériore considérablement la qualité de la vie démocratique.

Tout cela se produit avec l’astuce tactique d’une politique sournoise : nourrir une image de modération à l’extérieur des frontières nationales tout en avançant comme un rouleau compresseur à l’intérieur de celles-ci. Le tout, enfin, sur la base d’une identification totale entre le dirigeant et le peuple. Quiconque ose critiquer, s’opposer ou être en désaccord avec le dirigeant est automatiquement stigmatisé comme ennemi du peuple. Avec tout ce que cela implique.

Le Monde Ateliers

Face à tout cela, une question cruciale se pose : voulons-nous vraiment priver nos enfants de la démocratie libérale, l’héritage le plus précieux que nous ont laissé les luttes de nos pères et de nos mères ?

Antonio Scurati est un romancier italien, auteur entre autres d’une saga romanesque sur le fascisme et Benito Mussolini (« M. L’enfant du siècle »), pour laquelle il a reçu, en 2019, le prix Strega.

Le jour d’après : penser le 8 juillet 2024

Face au risque d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN), Destin commun, filiale française du think tank More in Common, a décidé de publier un rapport sur « Le jour d’après : penser le 8 juillet 2024 », dont nous publions des extraits. « Il nous paraît essentiel de bien comprendre ce que pourrait représenter une victoire du Rassemblement national », écrivent l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger et le cofondateur de More in common Mathieu Lefevre dans l’avant-propos : « Loin du défaitisme ou de la prophétie autoréalisatrice, il nous semble que c’est faire preuve d’une forme de maturité démocratique que de regarder en face la question. » Le rapport s’appuie sur des experts, confrontés à cette expérience dans leur pays, du Brésil à la Pologne en passant par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Berger et Lefevre alertent : « Lorsqu’une nation saute dans l’abîme, celles et ceux qui ont une voix dans l’espace public portent une lourde responsabilité. »

Le rapport complet est disponible sur le site de Destin commun.

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